Pendant les deux semaines passés à Huaraz, nous avons réalisé le fameux trek de Santa Cruz qui traverse la Cordillère Blanche d'ouest en est, au Nord de Huaraz, et qui débute près du village de Caraz.
Nous avons choisi de faire ce trek avec une agence pour nous faciliter la tâche, en particulier pour nous éviter de porter plus de 20 kg sur le dos... Nous sommes donc partis avec un groupe d'une dizaine de personnes de nationalités différentes (américains, danois, allemands, québécois, australiens), avec un guide, un cuisinier (qui nous préparait des très bons repas), et un "arrieros" qui s'occupait des ânes (qui portaient la plupart de nos affaires tous les jours).
Nous commençons le trek depuis le petit village de Cashapampa à 3400 mètres d'altitude sous un soleil de plomb. Avec cette chaleur et l'altitude, le début est un peu difficile mais petit à petit, l'organisme s'adapte et tout va pour le mieux. En plus, les paysages traversés sont vraiment beaux et on commence à apercevoir des sommets enneigés.
Nous arrivons au premier campement en milieu d'après-midi. Nous sommes à 3760 mètres d'altitude dans un décor splendide avec les montagnes, la rivière (que nous suivrons quasiment tout au long du trek) et les animaux. Au programme, montage de la tente, étirements, discussion avec les autres, repas bien chaud... Dès que le soleil se couche, il fait vraiment très froid, et les pulls, anoraks, bonnets et gants ne sont pas de trop!!!!!
Nous sommes également les seuls à aller se laver un peu dans la rivière où l'eau est glacée. Seul, un couple d'allemand encore plus courageux que nous va se baigner entièrement...

Le deuxième jour est certainement le plus beau. Le beau temps est avec nous et les paysages traversés sont somptueux avec les glaciers et sommets enneigés...
Tout au long du trek, on passera également à côté de nombreux lacs d'altitude, mais c'est le deuxième jour que l'on verra les plus jolis.
Pendant la journée, on discute beaucoup avec le couple de québécois, très sympa et qui parle français. Pour les autres, c'est un peu plus difficile car il faut se remettre à l'anglais. Pour Sybille, ça va, mais pour Julien qui est encore à l'apprentissage de l'espagnol, c'est un peu plus compliqué. Sybille discutera un bon moment avec une allemande en anglais pendant ce 2ème jour.
A mi-chemin, le guide nous propose de faire une petite variante (un petit détour) pour aller voir les sommets de plus près. Ca grimpe dur, mais ça vaut vraiment la peine une fois arrivés en haut, surtout que le soleil est toujours au rendez-vous!!!! Sur la photo suivante, on peut apercevoir le "Nevado Alpamayo" (qui culmine à 5947 mètres d'altitude), à l'extrême gauche, qui a été élu plus belle montagne du monde, il y a quelques années. Nous sommes de l'autre côté du versant qui a obtenu la distinction mais c'est déjà magnifique de ce côté.
Peu de temps avant d'arriver à notre deuxième campement, le guide nous propose une autre variante pour aller observer un glacier de plus près. On peut voir que ce glacier est aussi atteint par le changement climatique puisque sa fonte a créé un petit lac d'eau turquoise.
Nous arrivons au deuxième campement en milieu d'après-midi, à Taullipampa, à 4250 mètres d'altitude, l'endroit le plus haut où nous allons dormir pendant le trek. Dès que le soleil se couche, il fait encore plus froid que la veille et nous nous retrouvons tous dans la tente "repas" pour nous réchauffer et déguster l'excellent repas que nous a encore préparé le cuisinier. La soupe est, comme toujours au Pérou, un vrai délice!!
Nous avons plutôt bien dormi, même si nous avons beaucoup plus ressenti l'altitude. Quelques légers problèmes pour respirer et des pressions au coeur pendant cette nuit à 4250m. Par contre, nous n'avons pas eu froid, contrairement à d'autres (pas très bien équipés). Nos bons matelas et nos très bons duvets sont bien résistants et nous ont bien protégé.
Nous repartons pour le troisième jour en direction du point le plus haut du trek, Punta Union, à 4750 mètres d'altitude. Plus nous montons, plus le temps se fait menaçant et la pluie fait son apparition à quelques minutes du sommet. Elle nous suivra pendant une petite heure dans la descente.
Plus nous descendons, plus le temps s'améliore et le soleil refait son apparition. Lors de ce troisième jour, nous discutons beaucoup avec le couple d'allemand très sympa (qui adore le trekking) en espagnol, un peu en anglais, un peu en allemand et un peu en français!!! Ils nous racontent notamment leur expérience de médecins volontaires en Argentine il y a quelques années et nous leur racontons notre voyage.
Un photo de la quasi totalité du groupe...Le couple d'allemand est à gauche
Plus nous descendons, plus nous nous éloignons des sommets enneigés et nous rapprochons des petits villages andins.
Nous passons notre dernière nuit près d'un tout petit village d'altitude où les gens vivent en quasi autonomie. La nuit est un peu agitée car il pleut et la tente a commencé à prendre l'eau. Nous repartons le matin après avoir fait séché quelques affaires pour une très courte journée de marche de 2h30 environ. Nous passons près de maisons andines où le maïs sèche sur les fils à linge.
Nous reprenons ensuite un bus pour retourner à Huaraz. Sur le chemin, nous nous arrêtons pour profiter une dernière fois des paysages splendides. On s'arrête notamment à un point de vue qui permet de voir la célèbre lagune de Llanganuco faite de deux lacs bleu turquoise et entourée par deux montagnes, dont le Huascaran, le plus haut sommet du Pérou à 6768 mètres d'altitude. Malheureusement, le ciel est couvert et nous ne pouvons donc pas voir le sommet du Huascaran (à gauche sur la photo).
Nous en profitons pour prendre une petite photo avec Moïses, l'"arrieros", avec qui nous avons discuté à la fin du trek. C'est un homme incroyable qui s'occupe des ânes, qui portent tout le matériel. Tous les jours, il partait après nous, rangeait toutes les tentes et chargeait les ânes, nous dépassait sur le chemin presque en courant et quand nous arrivions au campement l'après-midi, il avait déjà tout installé!!!! Et tout ça avec "des chaussures" qui sont plutôt des petites sandales en pneus... Il nous a beaucoup touché car il était très souvent seul, assez éloigné du groupe. Il ne profitait certainement pas de tous nos avantages en matière de nourriture et, avec un américain, nous lui avons donné notre repas du midi le dernier jour, qu'il a engloutit comme s'il n'avait pas mangé depuis 5 jours...
Sans doute l'homme le moins bien payé par l'agence et pourtant celui qui travaille le plus dur pendant le trek.
Enfin, une dernière photo devant la lagune de Llanganuco avec le couple de québécois, avec qui nous avons bien rigolé pendant les 4 jours.
Et puis, une dernière photo de groupe
Le trek de Santa Cruz est vraiment un trek superbe (surtout s'il fait beau), très accessible pour toute personne qui fait un peu de sport et qui connait la randonnée. Il est possible de faire ce trek seul si on est capable de porter de lourdes charges et si on a le sens de l'orientation. Car, le chemin n'est pas toujours bien balisé, ceci pour dissuader les randonneurs de partir seuls et de choisir une agence. La nôtre (Galaxy Expéditions) est à recommander car tout était vraiment très bien organisé. Il faut savoir qu'il est possible d'arriver sans aucun équipement car l'agence peut tout fournir : chaussures, tapis de sol, duvet, tente, sac à dos... Mais, si comme nous, vous avez tout l'équipement, le prix sera forcément moins élevé...